I. Equipement
1) En compétition, l’habit du cavalier ainsi que le harnachement de sa monture doivent répondre aux critères du règlement et respecter les traditions andalouses. Le costume traditionnel du vaquero est le suivant : veste courte et gilet, foulard noué autour de la taille.
2) Un « mosquero » ou chasse-mouches en cuir, soie ou crins, est attaché à la bride, elle aussi vaquera, avec ou sans sous-gorge. Le mors de bride est en fer bleui ce qui lui donne un aspect traditionnel. Il est équipé d’une gourmette.
3) La selle vaquera est conçue pour le travail des gardiens de troupeaux ou vaqueros. Elle possède un siège creux, qui assure à son cavalier un très bon maintien. Elle est recouverte d’une peau de mouton, devant laquelle est posée la « manta » (sorte de couvre rein) traditionnelle.
4) Le vaquero porte des éperons classiques en fer bleui avec une lanière blanche ou noisette. Son pantalon à revers blancs est porté sur des bottes. Des étriers « à fond plat », particulièrement spacieux offrent au pied une parfaite stabilité.
5) Le chapeau à larges bords est une des composantes du costume traditionnel, ainsi que la garrocha, long bâton qui permet de canaliser les bêtes et qui, manipulé par des experts, offre un véritable ballet de figures.
II. Historique
La doma vaquera est issue de l’Acoso y Deribo, une équitation de travail d’origine andalouse qui consiste à trier les taureaux.
Cette discipline est considérée maintenant plus comme un art équestre qu’un sport équestre. L’Ecole Royale Andalouse d’art équestre de Jerez l’inclus même dans ses enseignements et spectacles. Il faut dire qu’aussi bien en démonstrations qu’en compétitions, cavalier et cheval doivent faire preuve d’une parfaite harmonie, le premier conduisant le second d’une seule main afin de prouver la maniabilité de l’animal. Fin dans ses mouvements, le cavalier fait effectuer des figures gracieuses au cheval. Toujours placé dans le galop allongé, l’accélération ou l’arrêt glissé, le cheval doit faire preuve de sa pleine puissance, de sa régularité et de sa rectitude. En concours, le cavalier est noté sur une reprise comportant vingt figures, en costume, avec le harnachement adéquat pour le cheval.
III. Les figures les plus significatives
- Accélération et ralentissement.
Au galop, le cheval accélère le plus vite possible sur toute une longueur du rectangle. Arrivé au bout de la ligne, il ralentit immédiatement, fait une demi-volte serrée, change de pied et accélère à nouveau. La difficulté de cet exercice réside dans le ralentissement, car le cheval ne doit jamais se désunir et modifier son placé. Les transitions se font en équilibre.
Le cheval recule d’au moins six pas. Dans cet exercice, le cavalier doit rechercher la rectitude, le placé et l’impulsion. Il doit éviter d’acculer son cheval. Dans la reprise, il existe plusieurs reculés avec départ au pas et départ au galop. Dans le travail au galop, le reculé est précédé d’un arrêt glissé et les six pas minimum de réculé sont effectués rapidement. Dans les deux cas, le cavalier devra particulièrement soigner les transitions.
L’arrêt glissé est précédé d’une accélération. Dans cet exercice, le cheval doit stopper net en engageant ses postérieurs sur lesquels il glisse un peu à la manière du « sliding stop » en équitation américaine. Au cours de l’arrêt glissé, le cheval ne doit pas modifier son placé. Il doit rester droit, en équilibre et soumis.
L’appuyé au galop est un exercice classique du dressage si ce n’est que le cavalier tient ses deux rênes d’une seule main, la main gauche, poing fermé, étant au niveau de la ceinture. En équilibre, dans la régularité, le cheval s’incurve dans le sens de la marche et place ses épaules devant les hanches.
Dans cet exercice au pas, le cheval réalise un pirouette classique. Le cheval fait un ou plusieurs tours complets sur ses postérieurs qui doivent marquer les battues.
Dans toutes les figures qui sont réalisées, le jury attribue une note pour l’impulsion, la soumission et l’attitude générale du cheval, comme pour la position du cavalier.
Dans la reprise, la pirouette s’effectue au pas et au galop. Le cheval est aussi amené à effectuer une demi-pirouette sur les postérieurs. Sur un ligne droite, le cheval se freine, engage les postérieurs et fait un demi-tour complet en pivotant sur les postérieurs. Au pas ou au galop, le mouvement doit être spontané, efficace et esthétique.
Ces pas s’effectuent sur la médiane, le cavalier conduisant toujours son cheval d’une seule main, l’autre étant posée sur la cuisse. Dans cet exercice, le cheval se traverse latéralement en prenant soin de ne pas s’acculer. Il doit être en équilibre parfait et incurvé dans le sens de la marche.
Il s’agit du pas tel que le pratiquent les chevaux dans le campo andalou. Il est beaucoup plus rapide et cadencé que le pas d’école. Ce pas rapide, régulier et droit, se pratique avec l’encolure placée. Les postérieurs marchent sur les traces des antérieurs ou les dépassent.
- Le demi-tour sur les hanches au galop
Cette figure est spécifique à la doma vaquera. On la rencontre aussi en dressage classique, mais elle ne s’exécute pas du tout de la même manière.
En doma vaquera, ce demi-tour sur les hanches à 180° ne doit se faire qu’en une seule battue, alors qu’en dressage classique, il s’effectue en plusieurs foulées.
Cette différence a pour origine le travail du bétail. Les cavaliers de doma vaquera doivent pouvoir déloger un taureau bloqué dans un coin de pré. En enchaînant devant lui les demi-tours à droite et à gauche, ils le provoquent et parviennent, à force, à le faire bouger.
Pour effectuer un demi-tour à droite, le cavalier recule son haut du corps et fait un demi arrêt. Puis il incurve son cheval à l’aide de sa jambe droite à la sangle, pour maintenir l’impulsion, et de sa jambe gauche reculée, pour garder les hanches. De sa main gauche, il soulève légèrement le cheval et l’emmène vers la droite en portant son poids du corps du même côté.
Il existe d'autres techniques pour arriver à un bon résultat très difficile à obtenir.
Cet exercice très contraignant, demande au cheval d’être robuste et fort dans son arrière-main. Dans un demi-tour à droite, son postérieur droit est à ce point engagé qu’il se retrouve au niveau de la sangle. On ne peut donc exiger d’un jeune cheval qu’il accomplisse ce genre de figure.
Réalisé à partir de divers documents recueillis sur internet et dans "Cheval Magazine".
Photos additionnelles : Hervé Maurel & Quidico.